News

Arnaud Schvartz, PDG de Papiers d'Arménie : "Mon passage chez Arthur Andersen m’a appris une chose essentielle : l’importance de se mettre en mouvement, d’être ouvert, curieux et savoir s’adapter"
VM : Arnaud, ton parcours est présenté comme une histoire à la fois d’ascension et de retour aux sources. Comment tout a commencé ?
AS : J’ai débuté comme auditeur chez Arthur Andersen dans les années 90. Très vite, j’ai choisi de partir à l’étranger pour multiplier les expériences et apprendre. De Barcelone à Madrid, de Bruxelles à Londres, j’ai forgé mon expertise financière dans des multinationales de renom comme Pechiney, International Paper, GE Capital et Barclays. À chaque étape, j’ai appris à gérer la complexité, à piloter des organisations internationales et à accompagner des transformations profondes.
VM : tu as ensuite rejoint le secteur des paiements, un univers en pleine
mutation. Que retiens-tu de cette expérience ?
AS : Chez Ingenico puis Worldline, j’ai eu la chance de prendre la tête des finances de divisions mondiales représentant plusieurs milliards d’euros. Cela a été une période intense : intégration d’acquisitions, partenariats stratégiques, pilotage international… J’y ai appris à conjuguer vision globale et exécution précise dans un secteur en pleine révolution digitale.
En 2025, vous faites un choix radical : quitter la finance internationale pour
reprendre une entreprise familiale. Pourquoi ce retour aux sources ?
Après plus de trente ans dans la finance mondiale, j’ai ressenti le besoin de donner un nouveau sens à mon parcours. Reprendre Papier d’Arménie®, fondé en 1885 par mon arrière-arrière-grand-père Henri Rivier, c’était renouer avec l’histoire familiale et défendre un patrimoine vivant. C’est la plus ancienne entreprise de Montrouge, connue de 70 % des Français, présente dans de nombreux foyers et distribuée dans le monde entier avec 20 % de son chiffre d’affaires à l’export.
VM : Peux-tu nous parler de ce produit unique, qui a traversé les époques ?
AS : Papier d’Arménie®, ce sont des carnets parfumés peut être utilisé toute l'année pour parfumer votre intérieur et créer une atmosphère de bien-être. Il est aussi beaucoup utilisé pour enlever les odeurs de tous les jours. Leur fabrication demande six mois de patience et de savoir-faire.
Aujourd’hui, nous proposons aussi des bougies et des carnets aux trois parfums (Tradition, Arménie et Rose), des boîtes vintage, bruleurs sublimés par des collaborations prestigieuses comme celle de Francis Kurkdjian, le nez de Dior. C’est un luxe accessible, à la fois traditionnel et moderne.
L’entreprise emploie 14 personnes, connaît une croissance de 25 % par an et se
prépare à célébrer ses 140 ans d’existence.
VM : Et concrètement, comment utilise-t-on le Papier d’Arménie ?
AS : Il suffit de détacher une lamelle, de la plier en accordéon et de la déposer sur un support résistant à la chaleur. Elle ne doit pas s’enflammer mais se consumer lentement, en diffusant un parfum de benjoin et de vanille. Historiquement réputé pour assainir l’air, le carnet Papier d’Arménie® est aujourd’hui un parfum d’intérieur naturel, sans gaz propulseur, qui désodorise efficacement une pièce et crée une atmosphère de bien-être . On peut aussi l’utiliser sans l’enflammer.
VM : Quel message aimais-tu adresser aux anciens d’Andersen qui liront
cette interview ?
AS : Mon passage chez Arthur Andersen m’a appris une chose essentielle :
l’importance de se mettre en mouvement, d’être ouvert, curieux et savoir s’adapter. Oser prendre des risques tôt dans sa carrière, accepter d’être flexible, de changer de pays, de secteur, de culture, car c’est dans la variété que l’on apprend le plus. Ensuite, savoir reconnaître les personnes de valeur, les vrais talents, et les suivre, car ce sont souvent eux qui ouvrent les plus belles opportunités.
Enfin, ne jamais oublier que l’aventure professionnelle peut aussi être une aventure personnelle et familiale : après trente ans dans la finance internationale, j’ai choisi de reprendre l’entreprise fondée par mon arrière-arrière-grand-père. Entreprendre dans un cadre familial, c’est donner du sens, de la continuité et une dimension humaine à tout ce que l’on a appris.
Propos recueillis par Vincent MANDON
1 Commentaire
All the best et à bientôt sur les parcours de Golf !
Vous devez être connecté pour laisser un commentaire. Connectez-vous.